dimanche 14 juillet 2013

Funambulisme

Que le vaste monde poursuive sa course folle
(Let the great world spin)

- Colum McCann

"Let the great world spin for ever down the ringing grooves of change."
Lord Tennyson.

Synopsis :

Sur un câble tendu entre les Twin Towers s'élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires.
Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu'il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n'avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants...

Chronique :

Des tranches de vie, dans le New-York des années 70, et au milieu de tout ça Philippe Petit fait le funambule entre les tours du WTC. Un de ces romans qui laissent la drôle d'impression que ce qu'on vient de lire n'avait pas une importance capitale, mais on en est tout de même tout bouleversé.



7 août 1974. Un accident de voiture. Une réunion de mères de soldats tués au Vietnam. Un funambule traverse les airs entre les tours jumelles.

Différents personnages prennent la parole. (Je me rends compte que j'aime beaucoup ce type de récit !) Des blancs, des noirs, des latinos. Issus de différents horizons et classes sociales. Même un groupe de hackers de la côté ouest qui s'intéresse à cette histoire saugrenue de funambule...
Différents tons sont donnés. On voit défiler les personnages. Ils racontent leur histoire. La vie coule comme un fleuve (plus ou moins) tranquille.


L'histoire est belle à découvrir je n'en parlerai pas dans le détail. Je parlerai plutôt des personnages.
Je suis entrée très vite dans leurs histoires, chacun nous dévoile une partie des événements qui ont eu lieu ce 7 août. J'ai pris plaisir à voir ces histoires, qui n'ont a priori rien à voir entre elles, se croiser tout de même, de loin.

Contrairement à ce que je croyais avant ma lecture, le funambule n'est pas un personnage qui prend beaucoup de place dans le roman. Il est au centre d'un des trois événements, mais malgré "l'exploit" qu'il réalise, il reste très en retrait.

Pour le deuxième événement, on a un couple fort : Claire une bougeoise blanche de Park Avenue et Gloria une noire du Bronx, deux femmes brisées par le chagrin d'avoir perdu leurs fils. Malgré leurs différences, elles vont réussir à lier une vraie amitié.

L'histoire qui fait le plus de bruit est celle de Corrigan. Parce que l'auteur est lui-même irlandais ? Parce que c'est un personnage qui ne peut qu'attirer la sympathie, même si on a beaucoup de mal à le comprendre ?
Il ne prendra jamais la parole, on ne connaît de son histoire que ce que ses proches pensent de lui. Ciaran, son frère, Tillie, une des prostituées qui vont faire leurs pauses pipi chez lui, Adelita, une infirmière de la maison de retraite où il fait des heures...

On voit dans ce roman des gens ordinaires qui vivent leur vie tant bien que mal, sans rêve ni espoir particulier. Un pas en avant trois pas en arrière. Des rencontres, on avance, on fait des petites erreurs. Et parfois on tombe.



Et si la vie c'était marcher comme un funambule sur un fil au milieu du vide ?




Lu pour les challenges :

Irlande

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